Quand la sororité vacille : jalousie, rivalité et sororité dans le milieu de la périnatalité

La bienveillance, l’écoute, la douceur : dans le milieu de la périnatalité, ces valeurs sont au cœur de nos engagements. Et pourtant, il arrive que l’ombre s’immisce dans nos cercles, sous la forme de jalousie, de rivalité, d’exclusion. Cet article aborde sans détour ces blessures parfois taboues entre accompagnantes. Avec authenticité et espoir, il propose des pistes pour reconnaître ces tensions, en guérir et recréer une sororité vraie. Un texte pour celles qui accompagnent, enseignent, transmettent… et qui veulent marcher ensemble, chacune à leur rythme, dans la même direction.

PÉRINATALITÉ

Sophie Yver

5/15/20253 min read

Dans le monde de la périnatalité, on parle souvent de bienveillance, de douceur, d’écoute. On se forme pour prendre soin, pour honorer le sacré, pour accompagner la vie qui naît et les femmes qui se transforment.

Et pourtant… Il arrive que l’ombre s’infiltre là où on ne l’attendait pas.

La jalousie entre femmes, entre accompagnantes périnatales

Celle qu’on tait parce qu’on a honte.
Celle qu’on subit, parfois, sans comprendre.
Celle qu’on ressent, aussi, dans un coin de notre cœur — et qu’on n’ose pas toujours regarder en face.

Quand l’ombre se glisse dans le monde de la périnatalité

J’ai vu des regards qui jugent.
Des mots qui piquent.
Des messages privés qui excluent.
Des silences lourds d’indifférence.

Dans un univers qui se veut bienveillant, la rivalité peut être d’autant plus douloureuse.
Parce qu’on ne s’y attend pas.
Parce qu’on croyait y trouver un espace d’accueil, de sororité vraie, de soutien sincère.

Et pourtant, la compétition peut surgir…

– Quand l’une remplit ses cercles et que l’autre peine à trouver des participantes
– Quand une publication cartonne et que la nôtre tombe à plat
– Quand une nouvelle venue dans le métier semble prendre toute la lumière

Et aussi…
Quand une doula et une sage-femme ne s’autorisent pas à coopérer.
Comme si leurs rôles devaient s’opposer, alors qu’ils pourraient se compléter.
Comme si reconnaître l’utilité de l’autre venait diminuer sa propre légitimité.

Et si, au lieu de rivaliser, on unissait nos forces ?

Main dans la main, pour accompagner les femmes… comme il se doit.
Et si on osait en parler ?

Oui, la jalousie existe.

Mais elle ne dit pas que nous sommes mauvaises.
Elle dit que nous avons peur.

Peur de ne pas être assez
Peur d’être invisibles
Peur de ne pas réussir

La bonne nouvelle ? Ce n’est pas une fatalité.

On peut faire le choix de se regarder en face, avec honnêteté, et de guérir.
On peut transformer cette jalousie en inspiration.
On peut choisir l’admiration au lieu de la comparaison.

La lumière de l’autre n’éteint pas la nôtre — elle la révèle.

Réapprendre à marcher ensemble

Cultiver une vraie sororité, ce n’est pas se dire qu’on s’aime en story.
C’est :

– Soutenir sans attendre de retour
– Oser dire :
“Même si ta réussite me met face à mes propres insécurités,
je choisis de te célébrer et de rester dans la sororité.”

– Se rappeler qu’il y a de la place pour toutes
– Se tendre la main, même quand ça pique un peu à l’intérieur

Je le crie haut et fort: Nous ne sommes pas en concurrence.

Nous sommes des maillons d’une même chaîne.
Et notre force réside dans le fait de marcher ensemble.

Cela vaut aussi pour celles qui transmettent

Celles qui enseignent.
Celles qui forment.

Je vois des formatrices s’approprier des savoirs anciens, des sagesses collectives, et y apposer leur nom.
Je vois les mêmes crier au plagiat quand une autre femme partage ces mêmes pratiques, dans une autre forme, avec une autre énergie.

Et si on se réjouissait que ces savoirs circulent ?
Que ces rituels, ces gestes, ces outils se diffusent à plus de femmes ?

Nous ne sommes pas là pour poser notre nom en drapeau.
Nous sommes là pour servir quelque chose de plus grand.

À celles qui ont été blessées…

Je dédie ces mots à toutes celles qui ont été harcelées, rabaissées, isolées.
Celles à qui on a fait sentir qu’elles n’étaient pas légitimes.
Celles qu’on a copiées sans reconnaissance.
Celles qui ont dû se relever seules.

Votre lumière mérite d’exister.
Votre voix est précieuse.
Votre façon d’accompagner est unique.

Et maintenant ?

Je vous invite à écouter les deux épisode de podcast que j’ai consacré à ce sujet, avec l’envie profonde de co-créer un autre espace.

Un espace de confiance.
De respect.
De cœur à cœur.

Si cet article vous parle, partagez-le.

Avec une consœur. Une amie. Une femme qui vous inspire.

Parce que chaque partage est une graine semée pour une sororité plus vraie, plus forte, plus belle.

Marchons ensemble

Soutenons-nous.
Plutôt que de nous tirer dans les pattes.

Marchons ensemble.
Chacune à notre rythme.
Mais dans la même direction.